“To be or not to be” un supermarché un coopératif ?

Bienvenue dans la seconde partie d’une saga en 4 épisodes qui va nous faire rentrer dans l’univers concret des supermarchés coopératifs. Pour lire le premier volet, c’est ici !

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La Louve symbolise-t-elle le modèle unique de supermarché coopératif ? A priori, oui. Comme à la Louve, la plupart des supermarchés coopératifs ont 3 piliers :

  • Des prises de parts avec un mode de gouvernance « un coopérateur, une voix » quel que soit le montant apporté
  • Un travail bénévole de 3 heures toutes les 4 semaines
  • Une marge unique sur tous les produits
  • Les membres du Conseil d’Administration sont nommés pour un an non reconductible avec la moitié des membres tirés au sort
  • L’Eléfàn est géré en association avec une adhésion annuelle libre
  • Le logiciel de gestion des membres a été développé en interne par des bénévoles du projet

En rejoignant un supermarché coopératif, le porteur de part (ou l’adhérent.e) est animé.e par une répartition équitable des profits sur toute la chaîne de valeur, des produits de bonne qualité à prix accessibles et la convivialité du lieu avec un supermarché remis au centre de la vie de quartier et vecteur de lien social.

En approfondissant le sujet, on se rend vite compte qu’il n’existe pas 1 mais des modèles de supermarchés coopératifs. Les modèles varient essentiellement en fonction des valeurs communes recherchées par les porteurs de projets et l’écosystème local d’un point de vue approvisionnement, immobilier et des soutiens financiers sur le territoire.

Le sujet qui est le plus débattu est l’assortiment des produits. En effet, la stratégie d’approvisionnement est très différente d’un supermarché à un autre. Par exemple, La Cagette à Montpellier fait appel à beaucoup de fournisseurs locaux alors qu’en

Ile-de-France, les circuits courts étant plus limités, la part des fournisseurs grossistes est plus importante. En termes de marge, certains supermarchés décident collégialement d’appliquer un taux de marge réduit sur les produits de première nécessité et un taux de marge fixe sur les autres produits.

Dans tous les cas, pour assurer la viabilité du supermarché et permettre une mixité sociale, il est fondamental d’avoir des produits bio, locaux, éthiques mais aussi des produits plus conventionnels permettant d’avoir des prix plus bas. L’important est de trouver le bon équilibre afin de faire grossir le nombre de coopérateur.trice.s et ainsi assurer la pérennité financière.

Cet équilibre n’est pas incompatible avec une réelle volonté de changer les habitudes alimentaires. Cela est rendu possible grâce à la politique de marge unique qui limite les écarts de prix entre “bon” produits et leurs équivalents industriels ainsi qu’aux actions de sensibilisation à une autre manière de consommer qu’on peut trouver en rayons. Par exemple, 2/3 des bières vendues à La Louve sont artisanales alors que toutes les grandes marques sont également proposées. A titre de comparaison, les bières artisanales représentent en moyenne 10% des ventes dans les supermarchés à clientèle comparable.

En plus du modèle d’approvisionnement, des approches différenciées existent d’un point de vue gouvernance et systèmes d’information. A ce titre, l’Eléfàn à Grenoble est un cas unique :

Cet article a également été rédigé de manière coopérative par les Associés des promotions d’avril et d’octobre 2019 : Alice, Audrey, Eliott, Marie, Olivier. Pour lire le 3e épisode, c’est par ici !