Pauline, de la grande distribution à la lutte contre l'exclusion et la précarité
Pauline, Fellow de la promotion d’octobre 2020, est cheffe de projet pour une grande association qui accompagne les personnes en situation de précarité ou d'exclusion. De ses débuts en contrôle de gestion à son déclic pour une transition vers l’impact positif, Pauline nous partage son histoire.
Quel est ton parcours ?
Jeune, je suis plutôt bonne élève et douée avec les chiffres et, comme beaucoup, je ne sais pas vraiment quoi faire de ma vie. Mes parents entendent un jour parler d’un diplôme aux débouchés intéressants, combinant l’informatique et la gestion d’entreprise, deux thématiques qui me plaisent. Je décide de me lancer, et je me rends rapidement compte à travers des stages que je suis plus attirée par la gestion ! Je décide alors de me spécialiser avec une année complémentaire de master en contrôle de gestion.
La fin de mes études marque le début d’une carrière de dix ans en tant que contrôleuse de gestion dans l’agroalimentaire. Je passe notamment sept ans dans un des plus grands groupes du secteur : PepisCo.
Pendant ce temps, je suis globalement satisfaite de mes missions. Je suis business partner, chargée de suivre la rentabilité du périmètre (commercial, marketing ou logistique) sur lequel je travaille ainsi que de me porter garante de sa gestion financière. Le groupe me permet d’évoluer et de changer le scope de mes missions lorsque je le souhaite. A l’époque, je suis même vraiment fière de travailler pour eux !
La routine de mon quotidien me pousse petit à petit à me poser des questions sur mon avenir. Je réalise que le nouveau contexte économique et international de l’entreprise me fait perdre une partie de mon autonomie. Dans le même temps, je prends de plus en plus conscience des enjeux environnementaux majeurs qui se présentent face à nous. PepsiCo est alors un énorme producteur de bouteilles en plastique… et je finis par ne plus du tout me sentir alignée avec ce que représente mon employeur.
Quel a été ton déclic ?
Je ressens le besoin d’être accompagnée, et je commence un bilan de compétence avec Switch Collective. Je me retrouve à réfléchir à mon avenir et mes envies avec d’autres personnes, trois heures par semaine le soir après le boulot. Je garde un souvenir particulièrement marquant du jour où l’on me demande de me projeter dans le futur, à 80 ans, et d’écrire une lettre à mes proches pour leur expliquer de quel accomplissement je suis fière. C’est le syndrome de la page blanche pendant une heure.
Le temps passe, et je décide d’aller plus loin et d’opter pour un accompagnement individualisé avec une coach grâce à mon Compte Professionnel de Formation (CPF).
C’est lors de mes explorations que je tombe par hasard sur On Purpose, et je me rends compte que c’est exactement ce que je recherche : ce programme combine de l’expérience terrain pour expérimenter et se lancer vers un nouveau départ en étant accompagnée, un esprit de promo pour m’entourer de personnes ayant envie de changements et avec une conscience écologique, du développement personnel pour approfondir mes réflexions et un réseau qui, je le découvrirai par la suite, est clairement l’atout majeur pour des personnes qui, comme moi avait du mal à se lancer. Je n’ai que quelques jours pour préparer mon CV et ma lettre de motivation, en plus de la vidéo - un exercice que je n’ai pas fait depuis 10 ans ! Après quelques étapes, je suis prise dans le programme.
Je suis très heureuse de pouvoir saisir cette opportunité. J’ai également besoin de me rassurer et décide de ne pas démissionner mais de prendre un congé sabbatique pour rentrer dans le programme.
J’effectue alors mes deux missions en placement. La première se déroule dans l’association TADAM, qui propose des ateliers de développement personnel aux jeunes afin de réduire les inégalités scolaires et pour que chacun prenne conscience de ses talents. Leur expertise en développement personnel est aussi applicable aux adultes, ce qui me permet de m’en nourrir également ! Mes missions sont diverses : elles tournent autour de la gestion des opérations et de leur optimisation; après une réorganisation interne des priorités, je finis par mettre en place un suivi financier pour capitaliser sur les compétences de ma “vie d’avant’’. Il m’est également arrivé d’être au contact des jeunes bénéficiaires, ce qui reste un souvenir très marquant. Je vis toutefois un choc culturel, passant d’un grand groupe à une association de six personnes. Je suis alors soutenue par ma promotion, dont plusieurs de mes camarades traversent la même chose et celà m’aide à ajuster mon comportement et à relativiser.
Mon deuxième placement est l’association Aurore, au sein du département RH. Je suis responsable de l’implémentation d’un forum pour les 2500 salariés de l’association afin de leur donner le plus d’informations possibles sur leurs droits. En parallèle, je travaille également sur la formalisation d’un cahier des charges pour des nouveaux outils de paie, de recrutement, de formation et de collaboration (type sharepoint) afin de moderniser la filière RH.
Et maintenant ?
Après mon placement chez Aurore, je reste dans l’organisation et bascule sur un autre CDD pour une double mission : continuité de ma mission RH avec la mise en place du nouveau système d’information, et création du pôle RSE. Le principe de réalité face aux urgences et aux priorités de l’association fait que je travaille aujourd’hui beaucoup plus sur le projet RH que sur la RSE, mais des discussions sont en cours pour que je puisse basculer sur des missions plus orientées RSE.
Au contraire de mon ressenti à la fin de mon expérience chez PepsiCo, je suis aujourd’hui fière de dire où et pour qui je travaille ! Le regard de mon entourage à également changé. J’ai l’impression d’inspirer certaines personnes, qui ne pensent pas que c’est vraiment possible de passer d’un des plus gros groupes de l’agro-alimentaire à l’économie sociale et solidaire. J'insiste beaucoup sur l’accompagnement dont je bénéficie, même aujourd’hui. Toute la communauté On Purpose est très riche (l’équipe, la promotion, les Fellows…) et je n’ai pas l’impression de faire preuve de plus de courage que ça grâce à leur soutien, que cela soit pendant le programme ou maintenant.
Néanmoins, ma recherche de sens et l’atteinte d’un job idéal sont toujours présents, me concernant. L’année On Purpose m’a permis de sauter le premier pas, le plus dur : elle a permis de faire germer la petite graine qui avait envie de changements et désormais c’est à mon tour de l’irriguer. Je suis de ceux qui sont de nature à continuer à se poser des questions et c’est un véritable bonheur de retrouver cette caractéristique dans la communauté On Purpose : des personnes à la recherche d’un épanouissement professionnel et personnel, dans une optique de faire avancer les principaux problèmes de la planète.